Les volumes de ventes d'antibiotiques seuls ne traduisent pas exactement leur utilisation. En effet, les antibiotiques récents sont plus actifs et nécessitent l'administration de quantités plus faibles de produit. Pour évaluer l'exposition des animaux aux antibiotiques, il est nécessaire de prendre en compte en particulier, la posologie et la durée d'administration, mais aussi l'évolution de la population animale au cours du temps. L’ALEA (Animal Level of Exposure to Antimicrobials) estime le niveau d’exposition des animaux aux antibiotiques.
Le premier plan EcoAntibio 2012-2016 visait une réduction de 25 % de l’usage des antibiotiques en 5 ans, en portant une attention particulière à l'utilisation des antibiotiques d'importance critique en médecine vétérinaire et humaine. Ces antibiotiques sont utilisés lorsque ceux prescrits en premier lieu sont inefficaces. L’objectif global du premier plan a été atteint avec une diminution de l’exposition animale aux antibiotiques de 37 % en 5 ans.
La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAAF2, loi n° 2014-1170 du 13 octobre 2014) a ajouté des objectifs particuliers pour les antibiotiques d’importance critique en médecine humaine.
Elle a ainsi fixé un objectif de réduction de 25 % en 3 ans de l’utilisation des antibiotiques appartenant aux familles des Fluoroquinolones et des Céphalosporines de 3e et 4e générations, l’année 2013 étant l’année de référence. Cet objectif a été atteint et largement dépassé en 2016.
Le plan EcoAntibio 2017-2022 vise à inscrire dans la durée la baisse de l'exposition des animaux aux antibiotiques. Il prévoit des actions de communication et de formation, l'accès à des alternatives aux antibiotiques et l'amélioration de la prévention des maladies animales. Un objectif spécifique à la colistine, un antibiotique utilisé fréquemment en médecine vétérinaire et réservé en médecine humaine aux cas sévères, vise une réduction de 50 % de l'exposition à cet antibiotique en 5 ans en filière bovine, porcine et avicole.