Variole du singe : quel risque de diffusion aux animaux de compagnie ?
Chats, chiens, rongeurs…à quels animaux de compagnie l’être humain peut-il transmettre la variole du singe ? Suite à l’augmentation du nombre de personnes infectées par ce virus dans de nombreux pays hors des zones endémiques, dont la France, l’Anses a été saisie en urgence sur cette question.
Les espèces animales les plus à risque de contamination par l’être humain
Le virus Monkeypox (MPXV) ou variole du singe est une zoonose endémique en Afrique du Centre et de l’Ouest, où le virus a été mis en évidence chez différentes espèces animales sauvages sans que le réservoir en ait été formellement identifié.
Dans la littérature scientifique disponible, les données relatives à la réceptivité des animaux de compagnie vis-à-vis de la variole du singe sont très limitées voire absentes, l’Agence souligne donc que les conclusions de son expertise sont susceptibles d’évoluer.
En l’état des connaissances :
- les lagomorphes, tels que les lapins ou les lièvres, sont réceptifs et sensibles en conditions expérimentales, en particulier les lapereaux. Il s’agit des animaux les plus représentés au sein des nouveaux animaux de compagnie ;
- les sciuridés, dont les écureuils et chiens de prairie, semblent constituer une famille réceptive et sensible, possiblement la plus à risque de contamination par l’être humain. Toutefois, la détention et la vente de ces animaux n’est pas autorisée en France ;
- les rongeurs de compagnie, comme les rats bruns, les souris, les cobayes ou encore les hamsters, semblent peu réceptifs au virus à l’âge adulte mais pourraient l’être pour les animaux les plus jeunes ;
- les données sont absentes pour les furets et les chiens. Concernant les chats, une seule étude sérologique existe avec des résultats négatifs. A ce stade, aucun cas clinique n’a été rapporté chez ces trois espèces.
Suspicion de transmission du virus au chien
Depuis l’expertise publiée par l’Agence le 16 juin 2022, une suspicion de transmission du virus Monkeypox de l’Homme à un chien a été reportée. Si le chien était bien porteur du virus, il n’a pour autant pas développé la maladie comme l’atteste les investigations complémentaires réalisées avec le support de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort et le CNR Orthopovirus.
Les recommandations pour limiter la diffusion du virus aux animaux de compagnie
Lorsqu’une personne est infectée par le virus de la variole du singe, les mesures de précaution consistent à :
- éviter au maximum les contacts entre l’animal et la personne infectée, idéalement en faisant garder son animal par une autre personne le temps de l’isolement ;
- avant chaque contact avec son animal, se laver les mains, puis porter des gants et un masque à usage unique.
Ces recommandations, pourront être affinées en fonction de nouvelles données.
Dans l’attente de données complémentaires sur la sensibilité et la réceptivité des animaux de compagnie, la plus grande vigilance est recommandée aux vétérinaires recevant en consultation des animaux dont le propriétaire est symptomatique. Cela permettra de détecter d’éventuels signes précoces de passage du virus de l’humain à l’animal. Il faudra pour cela organiser un programme de surveillance impliquant les vétérinaires de terrain.
Une nouvelle expertise complémentaire
Une nouvelle expertise a porté sur l’évaluation des risques de transmission du virus à la faune péridomestique (notamment les rongeurs) et à l’environnement ainsi que le risque d’importation du virus par des animaux contaminés.
Réceptivité, sensibilité : quelle différence ?
La réceptivité d’un virus est la capacité d’une espèce animale à héberger le virus sans forcément développer de symptômes.
La sensibilité est la capacité de l’espèce animale à exprimer des signes cliniques et/ou des lésions dues au virus.